De Pampelune à Puente La Reina.
20 kms. 8h.
« En finissant mon étape d’hier à Pampelune, j’avais senti que mes pieds voulaient se mettre en grève. Une forte douleur me tenaillait la cheville droite et je pensais que la meilleure chose à faire était de me prendre une journée de repos. Ce n’était pas parce que Pampelune ne m’a pas fait les yeux doux que je n’étais finalement pas restée. Je rencontrai un pèlerin qui me dit : « Ton corps doit te faire mal… se reposer les premiers jours est une erreur… vas à ton rythme… »
C’est ainsi que je décidai de faire l’étape suivante. Je réclamai au ciel un peu de baume qui fît que ma cheville me laissât marcher. Quand je partis de Pampelune, elle s’était à peine levée. Avec un vent frais, presque froid, elle me laissa partir.
Ensuite, ce furent des pas lents mais sûrs. Au fur et à mesure que je marchais, la douleur s’estompait et laissait place à une incroyable satisfaction… »
Anecdotes :
Le galicien : Tu sais, mon frère m’a dit qu’une partie du chemin est particulièrement macabre, est pleine de croix de tous les pèlerins qui sont morts en faisant le chemin.
Moi : Peut-être qu’il y a longtemps, ce n’était pas facile.
Le galicien : Non, non, la plupart sont récentes…
La montée du Pardon : à mi-chemin entre Pampelune et Puente la Reina, il y a une montée de 850 mètres de dénivelé. Au début, les pèlerins la montaient pour expier leurs péchés et obtenir le pardon au cas où ils allaient mourir en faisant le chemin.
J’ai beaucoup pensé à ces deux anecdotes… à tous ceux-là… Paix.
Le monsieur d’Óbanos :
– Bonsoir, monsieur, c’est encore loin, Puente la Reina ?
– Mais toi, d’où tu viens, ma fille…
– Du Venezuela…
– Ouh que c’est loin !
– Oui…
– Il te reste 2 kms et il n’y a plus de côte…
– Donc en 20 minutes…
– Ça dépend de toi…
– Et qu’est-ce qui est plus beau : Óbanos ou Puente la Reina ?
– Eh bien comme village, Óbanos est plus joli, mais Puente la Reina a trois églises…